mercredi 10 juin 2015

Vers plus d'autonomie

Pas facile pour une apprentie-maman d'assumer ses idées et ses choix en matière d'autonomie à une époque où le risque est interdit socialement.

J'ai été assez marqué par la lecture de " la cause des enfants" de Dolto et du passage où elle expliquait que les enfants étaient prisonniers: sorti d'un habitat fermé " la maison" pour rentrer dans une voiture et passer une journée à l'école.
Je me souviens  de sa certitude quant au fait qu'un enfant de 4 ans est prêt à prendre le bus seul. Bon moi aux 4 ans des miens je ne me sentais pas prête à en faire l'expérience.
Mais en même temps cela me semble important qu'ils fassent l'expérience régulière de la liberté de circulation.
Exactement comme  je peux les sentir en insécurité du fait qu'ils ne sachent pas descendre seul d'un canapé ( 10 mois) ou d'un escalier (18 mois ) ou nager seul, cela me semble pareillement dangereux qu'ils ne sachent pas circuler seul.
Comme j'ai pu les entrainer-accompagner pendant 15 jours-un mois dans le retournement pied en avant sur le ventre pour descendre du lit ou du canapé, je les laisse gagner en autonomie petit à petit.
L'année dernière Tomas ( 5 ans) a commencé à avoir le droit de jouer en bas du bâtiment, à condition qu'il reste sous mes fenêtres et avec son frère. Puis il a eu le droit d'aller de l'autre coté du bâtiment avec Mathieu. Et maintenant à 6 ans et demi, il sort seul en bas jouer avec les enfants qu'il trouve s'il en trouve ce qui est bien rare à mon gout.
Il faut que je me méfie car il n'a qu'une volonté, celle de grandir ! Je  l'écouterais il irait seul faire les courses lui aussi, et ce qu'on lui accorde une fois, on lui accorde pour toujours !!
Cette année, il a commencé à aller à l'école accompagné de Mathieu, au moins une 10 ene de fois en un an.
Je lui ai promis que quand il aurait 7 ans il aurait le droit d'aller seul à l'école, qui est à 100 m sur le même trottoir.
Un jour de cet automne que son grand frère était malade, j'ai eu le tort de mal formuler la phrase en disant " aujourd'hui tu vas aller seul à l'école", je voulais dire que son grand frère aller rester à la maison. je mettais mes chaussures, je me suis retournée pour découvrir qu'il avait disparu. Je l'ai retrouvé en larme dans la cours de récré, il n'avait pas le droit de repartir, et il était si pressé qu'il avait laisser son manteau et son cartable à mes pieds à la maison.

Mathieu grandi parallèlement lui aussi. Cette année il est rentré très régulièrement seul de l'école et m'a attendu sagement à la maison en faisant ses devoirs pendant souvent une heure.
Son avis en est mitigé, il est à la fois fier et inquiet. J'ai oublié de lui mettre les clés dans son cartable une fois. il a très bien réagit en attendant en bas sur l'escalier. Cependant il a fait une petite rédaction à l'école et a décrit  cet oublie de façon assez effrayante et récurrente. Pour lui il avait voulu écrire un texte drôle, pour sa maman ça a été plus dur à lire !
Depuis ses 9 ans, Mathieu peut aller tout seul à Leclerc, 300 m à peut prêt à pied avec une route à traverser.
Moi j'ai les boyaux un peu tordus  à l'idée de la route à traverser. Il était très fier et l'a fait deux ou trois fois volontiers.  Maintenant, il refuse, c'est trop loin. Je n'insiste pas quand il refuse d'aller faire une course.
Par contre, comme je risque avoir des horaires un peu plus tendu l’année prochaine, je lui avais expliqué qu'il devrait changer de club de judo pour integrer celui qui est juste en face de chez nous.
Hou là ! Il n'a rien voulu entendre. On est allé voir le cour, et de voir le prof assis à faire passer les grades, ça m'a refroidit moi aussi. Le soucis est que son club est à peut près à 1km, 1 km5 et avec une avenue de 4 voies à traverser. Autant dire que je n'étais pas prette à le laisser y aller seul.
Et puis j'ai eu le déclic, il y a un bus dont l’arrêt est juste en bas de chez nous, qui l’amène à 300 m du judo. et pas de trop grosse route à traverser.
On a fait le trajet ensemble et il l'a fait seul, comme un chef mardi. Je lui ai du coup pris un petit portable pour qu'il puisse nous joindre en cas de pépin. On peut dire qu'il en est fier. Et moi aussi du coup, même si je me tort les boyaux en l'imaginant  près des roues du bus.
Je sais bien que je suis à contre courant, et qu'un papa a eu 3 mois de prison il y a quelques années pour avoir laisser son fils faire du vélo dans un parc tout seul pendant qu'il travaillait.
Mais si je suis bien consciente des dangers qu'ils peuvent rencontrer, ça me semble plus dangereux de les empêcher de faire l'expérience de parler aux adultes ( caissières, chauffeurs de bus, voisins) et de savoir réagir par eux même à une petite difficulté rencontrée.